Après avoir attendu un bus qui ne voulait pas arriver, passé une nuit sans pouvoir dormir et être descendu au mauvais terminal, je suis maintenant à 780 km au sud de Santiago dans la charmante ville de Pucón.
Elle située au bord du lac Villarrica, c'est une station balnéaire très appréciée des touristes du monde entier et dès la descente du bus on comprend tout de suite pourquoi! Ici aussi il y a un multitude de choses à faire, avec entre autre : vélo, rafting, acrobranche, balade à cheval, randonnées dans le Parc National de Huerquehue,les thermes de Los Pozones et même du ski en hiver.. Mais sa principale attraction c'est ça :
Le volcan Villarrica! Avec ses 2847m d'altitude, c'est l'un des plus actif du Chili et situé à seulement 15 km de la ville. De nombreuses agences proposent son acsension, alors quand j'ai vu ça je n'ai même pas réfléchi une seconde : j'ai choisi une agence au hasard parmi les moins chères et c'était réservé pour le lendemain matin! Ce n'est quand même pas donné! 80 000 pesos soit un peu moins de 110€! Certes ça va faire un trou dans mon budget, mais depuis tout petit je rêve de voir l'intérieur d'un volcan actif, alors j'ai viré les oursins du porte-monnaie!
Lendemain matin, le réveil sonne à 5 heures c'est dur.. Je n'aurais peut-être pas du accepter d'aller boire un coup avec mes nouveaux camarades de chambre.. Je suis complètement naze, je n'ai quasiment pas dormi, ni mangé depuis deux jours. Bon j'ai quand même le temps de prendre une bonne douche (froide!) et de me presser un litre de jus d'orange et à 06h00 pétantes, j'étais devant l'agence. Je découvre le groupe de six personnes ainsi que les trois guides qui vont nous accompagner, comme d'habitude les autres touristes ne parlent pas espagnol et donc toute l'excursion sera en anglais.. L'agence nous fournie tout le matériel nécessaire, chaussures, vestes, gants, crampons, piolet.. J'ai juste eu besoin d'emmener des lunettes de soleil, de l'eau et la nourriture, soit 5 bananes dans mon cas..
Une heure plus tard, on arrive tout équipé au pied du volcan. Il fait encore nuit et évidemment assez froid. C'est à ce moment là qu'un des guides se lance dans toute une explication (en anglais bien sûr) sur la sécurité et blablabla, moi dans ma tête je suis encore mon lit et je finis inévitablement par décrocher de la conversation.. Jusqu'à l'instant où il me demande : et toi ? tu veux marcher? et je ne sais toujours pas pourquoi j'ai répondu : bien sûr que oui ! Je suis là pour ça, non? Et là, je vois tout le monde partir dans une direction, et Daniel, le guide m'invite avec un autre membre du groupe à partir dans la direction opposée... Ce n'est que quelques minutes plus tard que j'ai compris : en fait il y avait deux options : prendre le téléphérique ou gravir le pied du volcan. Car cette première partie est la plus difficile, la plus fatiguante et rajoute une heure de plus à l'ascension, d'où le téléphérique... Bon bah maintenant je n'ai plus trop le choix, et une fois de plus je sens que je vais en baver..
40 minutes se sont écoulées et nous arrivons à la platerforme du téléphérique. Daniel est super content et nous gratifie d'un : "Super les gars, vous avez un bon rythme, si on prend que 5 minutes de pause on va pouvoir rattraper les autres.. Moi pendant presque trois-quart d'heure je me suis maudit tout seul à chaque fois que je voyais quelqu'un passer au dessus de ma tête tranquille, sur son télésiège.. Alors effectivement, les premières minutes j'ai vraiment souffert, mais une fois le premier souffle passé et les muscles rodés, c'est comme monter rapidement un escalier un peu raide. Sauf que là l'escalier va durer plusieurs heures.. Le soleil commence à se lever, et la première récompense ne se fait pas attendre :
La vue magnifique me remotive et je me sens d'attaque pour la suite! Après la mini pause banane/eau/photo, on repart, comme on a toujours pas rejoint le reste du groupe (tu m'étonnes John!), le guide conserve un rythme soutenu, c'est même un peu plus rapide car cette partie est beaucoup facile. A peu près une heure plus tard, on atteint les premières glaces et on fait une nouvelle pause. Daniel profite de ce moment pour nous expliquer comment chausser les crampons, utiliser le piolet et que faire en cas de chutes. Bizarrement, j'étais beaucoup plus attentif pendant les explications!
La partie enneigée ou plutôt glacée est plus difficile que la précédente, plus on avance, plus la pente devient ardue et le vent froid plus incisif. Le sommet paraît proche visuellement mais comme on avance en zig-zag, on sait tous qu'il nous reste quelques heures de marche. Je commence à sentir mes mollets et mes cuisses mais pas question de m'arrêter là! Une fois de plus les paysages me rappelle pourquoi je suis ici, en train de grimper et peu importe si l'ascension paraît interminable, j'irai jusqu'au bout!
Enfin le sommet!! On ne peut y rester que dix minutes à cause des vapeurs du volcan, c'est impossible de décrire je que je voie avec des mots, ni même ce que je ressens. La joie est immense comme à chaque fois que je réalise un de mes rêves. Daniel le guide est également très satisfait, d'avoir pu grimper aussi vite avec des débutants. Il nous disait que, pour lui, ces excursions c'est comme si un pilote de rallye se retrouvait dans une auto-école. Trève de bavardages et place aux photos:
Au bout de quelques minutes, on commence à sentir le soufre inonder les narines, il est temps de redescendre. Pas de problème, pour cette partie, dans notre sac à dos se trouve une espèce de pelle/luge et on a juste à se laisser glisser sur les fesses dans des gouttières de glace, un peu comme au bobsleigh. Sensations garanties!! Je n'ai pas pu prendre de photos de la descente, j'étais trop occupé à profiter!!
Mon séjour à Pucón se termine, même si j'ai envie de rester un peu plus longtemps pour découvrir le parc national, je décide de prendre un billet pour Puerto Varas qui est un sorte de carrefour entre plein d'endroits que j'aimerais visiter! Mais avant de partir je m'offre un petit coucher de soleil au bord du lac.
